White Wolf
Posté le 19 Septembre 2015 par White Wolf dans la catégorie Divertissement
Chapitre 2 :
1er septembre… https://www.youtube.com/watch?v=tklQ47Hpfxw

Il faut l’avouer, le réveil était dur. Il fallait que je me lève à 7h30 après 2 longs mois de grasse-mâtinée. Enfin bon, si c’était le prix à payer…

C’est à cette-heure-là que « the bomb » de Pigeon John se mit à s’échapper de mon portable, m’incitant gentiment à bouger mon petit derrière si je ne voulais pas être en retard pour le premier jour de la reprise. Laissant la musique me donner lentement l'énergie nécessaire pour agir, je me levais et procédais à ma nouvelle routine : se doucher, s’habiller, se brosser les dents, préparation de mon sac…rien de bien original en vérité, c’était ce que tout le monde faisait de toute manière. Ma mère avait déjà quitté les lieux, comme à son habitude. Hormis le mercredi et le dimanche, elle commençait son travail assez tôt et rentrait vers 19 heures. J’avais l’habitude de vivre seul dans cette maison, l’entretenir, faire les courses, le ménage…On me trouvait très autonomes et mature pour mon âge, notamment quand je devais prendre des responsabilités. Personnellement, je me trouvais aussi con qu’un autre ado, mais tant mieux si on pensait ça de moi.

7h40. Dans le bus, où il n’y avait rien d’autre à faire qu’attendre. La route longeait la côte, ainsi qu’une forêt et le paysage était donc assez agréable à observer pour ceux qui aimaient rêvasser en regardant par la fenêtre. Il m’arrivait d’apercevoir des routes, des sentiers, et je me disais que certains veinards devaient posséder de belles maisons dans la tranquillité de la forêt, et à 5 minutes de la mer. Moi qui vivais dans un village en plein milieu de l’île, je ne pouvais qu’être énormément jaloux d’eux. Aucune autre verdure que celle d’un par cet aucune autre baignade ailleurs que dans ma petite baignoire. C’était à peine si…

-Ton sac est ouvert.

La voix à côté de moi me fit sursauter légèrement, coupant net le fil de mes pensées. Je tournais la tête vers la source du bruit : Molly. Camarade de classe et jeune fille un peu fofolle. Elle possédait un certain aspect général…masculin. Assez fluette, pourtant, elle n’en reste pas moins assez carrée et robuste. Yeux verts, brunette aux cheveux régulièrement attachés en une queue de cheval, elle ne s’embarrasse pas de bijoux, d’accessoires ou quelconques autres marques prouvant une volonté de plaire. Elle avait souvent autour de son poignet un simple élastique servant de bracelet, rien d’autre. Le maquillage était également pour elle hors de question. Elle était habillée d’un t-shirt vert-sombre sans manche et d’un short marron possédant une quantité impressionnante de poches. L’un de ses pantalons militaires où tu as plus d’endroits où ranger tes affaires que d’affaires. On avait l’impression d’ailleurs qu’elle était habillée pour aller à l’armée, et c’était le cas presque tous les jours. M’enfin bon. C’était son style vestimentaire et je me devais de respecter cela.

Elle habitait dans une autre ville que la mienne, plus à proximité du lycée et une fois que le bus arrivait à son arrêt, je pouvais profiter de sa présence pendant dix bonnes minutes. Je devais vraiment être ailleurs pour ne pas avoir remarqué son arrivée.

-Putain, tu m’as fait peur.

-Bonjour à toi aussi, rappliqua-t-elle en levant les yeux au ciel, et se redressant sur son siège. J’étais tenté de lui faire noter qu’elle non plus ne m’avait pas salué de manière conventionnelle, mais on n’allait tout de même pas s’engeuler le jour des retrouvailles. Je me contentais de fermer sèchement mon sac sans l’ouvrir.

-Bonnes vacances ? Demandais-je avec l’espoir que nous puissions oublier ce premier contact maladroit.

-Oui. Trois semaines en Angleterre. Visite des monuments et musées, des gens sympas, bouffe dégelasse et temps capricieux…Et toi ?

-Deux mois d’emmerdement total. Je suis resté ici à épuiser ma réserve de livres et séries. Tu sais pas à quel point je suis content que le lycée reprenne.

-Sûr qu’avec tes notes et ta popularité, t’es pas le premier à te plaindre des cours.1

Je voyais bien la jalousie de Molly dans ses propos : elle n’arrivait jamais à monter ses moyennes au-dessus de 12 et pour ce qui concerne sa vie sociale, elle ne s’est jamais faite d’autres amis que Terrence, Paul et moi. Je la savais plus timide qu’elle n’en donnait l’air.

Suite à ses paroles, j’haussais les épaules et jetais un nouveau regard vers la fenêtre. Plusieurs secondes se sont passées dans le silence avant qu’elle ne reprenne la parole :

-Tu n’as fait rien pendant les vacances ?

-Non

-Pas de voyage ailleurs ?

-Ma mère est trop occupée par son job pour ça.

-Et le sport ? Et Paul ? Terrence ?

-Ouais, on se voyait, on faisait du sport, mais bon.

-T’as pas sympathisé avec d’autres personnes ? Je sais que ton village est petit, mais tu es loin de connaître tout le monde dans l’île.

J’étais tenté de parler du nouveau que je voyais régulièrement tous les matins, mais je ne voyais pas ce que ça allait apporter dans notre conversation.

- Je ne vois pas l’intérêt. Je me sens déjà très bien en traînant avec vous. Et puis je m’entends bien de manière générale avec tout le monde.

-Oui, mais quand-même. Découvrir d’autres personnes et traîner avec eux, c’est cool non ? Et puis si tu ne te trouves pas de nouveaux potes, tu peux aussi draguer les filles qui te plaisent.

Je soupirais. La drague et l’amour était un sujet qui me hérissais les poils. Molly réagit face à mon silence.

-Bah oui. Tu ne vas pas rester puceaux toute ta vie, non ?

-Je ne comprend juste pas pourquoi tout le monde est « obligé » dans cette société à coucher avec quelqu’un avant de dépasser 18 ans. Je veux dire…la vie s’arrête pas au lycée. On ne devient pas soudainement vieux et moche quand on a dépassé les 25 ans. On a le temps, bordel, tout le temps du monde.

Je faisais partis de ceux qui préféraient prendre leur temps. L’amour, je le voulais, comme tout le monde, mais je ne le voulais pas vite. Je le voulais bien. Pas de plan sexes avec des personnes qui me plairaient vaguement. Pas de relations courtes basés uniquement sur de la drague et de la taquinerie bourrée d’allusions aussi scabreuses les unes que les autres. Je voulais de la subtilité, de la sincérité, du sentiment pour ma première fois.

-Je t’ai pas demandé de coucher avec la première nana venue, hein. Ou alors le premier mec

-Tais-toi…

Elle connaissait mes orientations, notamment quand elle avait comprise qu’il y a trois ans je me sentais attiré par Terrence, l’un de nos amis. J’assume cette partie de moi, je n’en ai pas honte…Mais j’avais ce besoin important de garder tout cela privé. Les détails de mes attirances ne regardaient que moi, et, garçon ou fille, j’étais très clair sur ce sujet.

-Désolé…Tu veux qu’on parle d’autre chose plutôt ?

-Ouais. On va juste se calmer et faire comme si de rien était.

Je lui souriais, voulant la rassurer, et nous discutâmes de nos vacances avec plus de détails durant les huit dernières minutes de notre voyage en bus. Molly a eu l’occasion de voyager un peu partout, et pas seulement cette année-là, mais toute les autres également : Portugal, Espagne, Brésil, Allemagne, même le Japon…Elle avait de la chance de pouvoir partir à l’étranger. Je tuerais pour pouvoir me barrer de cette stupide île, ne serait-ce que pour une petite semaine. Malheureusement, le travail de ma mère lui demandait beaucoup de temps et elle devait utiliser l’argent qu’elle gagnait non pas pour des billets d’avions, mais pour notre quotidien. Les vétérinaires gagnent pas mal, certes, mais elle était la seule véto de la ville et se sentait obligée de rester ici, en cas de problèmes. Elle prenait vraiment son travail au sérieux. Et d’une manière plus générale, elle n’aimait pas vraiment voyager. Les parents de Molly, eux, quittaient l’île pour visiter le monde à la moindre occasion. Je l’enviais tellement…

Il fallait que je m’échappe. Il fallait que je quitte ce foutus quotidien pour découvrir de nouveaux horizons. Je trouverais bien y moyen d’y parvenir un jour…
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