Hépatite C : Act-up Paris fustige le gouvernement. - page 1
#1 31/05/2010 à 5:04
Hépatite C : Act-up Paris fustige le gouvernement.


Mercredi 19 mai, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre les hépatites, une vingtaine de militants d’Act Up-Paris ont déposé 260 foies de porc sur le perron du ministère de la Santé, à Paris, pour symboliser les 2600 morts par an dues à l’hépatite C en France.

L’association dénonce les effets d’annonce de Roselyne Bachelot-Narquin qui masquent le manque de volonté politique du gouvernement de venir à bout de cette épidémie.



4.400 contaminations par an, 2.600 morts par an, plus de 220.000 porteurs chroniques, dont 70 % d’usagers de drogues. La moitié ne connaissent pas leur contamination. Ce ne sont pas les chiffres du sida des années 80, mais ceux de l’hépatite C en 2010, affirme l'association pour qui à tous les stades de la prise en charge de la maladie, prévention, dépistage, traitement, l’engagement du gouvernement est insuffisant.

Pour l’association, le gouvernement doit cesser la guerre contre les usagers de drogues et développer la réduction des risques sur tout le territoire en mettant en place de nouveaux dispositifs comme des salles de consommation de drogues à moindre risque.




Act-up Paris demande notamment au ministère de la santé de mettre le même zèle et la même somme d'argent dans la lutte contre l'hépatite C que dans la lutte contre la grippe A (près de deux milliards d'euros) car plus on attend pour dépister et traiter la maladie, plus les dommages du virus sont irréparables, plus les personnes peuvent en contaminer d’autres sans le savoir. Pourtant, 30% des centres de dépistage (CDAG) ne dépistent toujours pas l’hépatite C.

Act-up Paris souligne que cette maladie nécessite un plan d'urgence sanitaire, et ce d'autant plus qu'il y a co-infection avec le VIH. En effet, 35% des personnes vivant avec le VIH sont aussi co-infectées par une hépatite. Parmi ces personnes en danger de mort (le taux de survie d'une personne co-infectée VIH-VHC étant de 54% à un an, 40% à deux ans et 25% à 5 ans selon le Chelsea and Westminster Hospital à Londres), 75% sont exclues des essais thérapeutiques.




Quant aux personnes précaires, celles-ci n’ont même pas droit à un appartement thérapeutique, et pourtant les personnes relevant des minimas sociaux ont une prévalence 3 fois supérieure à la population générale. Les personnes alcooliques et les prisonniers sont quant à eux 6 fois plus touchés que le reste de la population.

Source : E-llico, Le Figaro, Act-up Paris et Yagg.

En Vidéo : Act-up TV
Dernière mise à jour le 31/05/2010 à 16:06 par mastermasque.
#2 31/05/2010 à 15:59
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Posté à l'origine par: Bastaya

Quelle bande d'anar' ! mrgreen
Juste pour te complêter sur les salles de consommations de drogue, j'ai trouvé une petite présentation sur le site lui-même.
Ainsi, il est écrit ici que des verts à l'UMP, les élus politiques s'y engagent
Par contre, j'aurai une question, peut-on avoir plus d'infos sur l'hépatite c ?
On en parle très peu je trouve. C'est peut-être la raison pour laquelle le gouvernement y prête moins d'attention, malheureusement.


Hum, j'ai pas le savoir encyclopédique moua hun :p
Je pense que si tu veux plus d'infos, il y a un bon dossier de l'INPES (source sûre) en Pdf.

http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/...

C'est long, mais au moins c'est complet et concis, sans approximations =)
Et puis il y a un joli sommaire, te permettant de sélectionner les informations que tu recherches précisément.
Dernière mise à jour le 31/05/2010 à 16:00 par mastermasque.
#3 2/06/2010 à 1:20
Bon c'est clair que Actup nous a habitué aux coups de poings médiatiques. :-)

Qu'il faille luter le plus efficacement possible contre l'hépatite, c'est une chose que personne ne va nier.

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Posté à l'origine par: Bastaya

Quelle bande d'anar' ! mrgreen
Juste pour te complêter sur les salles de consommations de drogue, j'ai trouvé une petite présentation sur le site lui-même.


Mais par contre je ne vois pas le lien directe entre "lutter contre l'hépatite", et "ouvrir des salles de consommation de drogue", on donne déjà des seringues dans certains centre, qui sont aussi en vente en pharmacie, il faudrait en plus qu'on leur fille une salle, et pourquoi pas aussi financer une partie de la drogue ? aie


Bon sinon ces histoires d'hépatites j'avoue que j'ai jamais vraiment compris aie

La B on peut se vacciner donc celle là à la limite on s'en fout.
Et la C à priori il faut vraiment y aller comme un bourrin pour l'attraper sexuellement, à ce que j'ai compris il faut qu'il y ait pas mal de sang plaie-à-plaie.

Personnellement je fais le test au moins tout les ans, mais j'ai pas besoin du gouvernement pour ça... roll
Dernière mise à jour le 2/06/2010 à 1:22 par Yoshi.
Yoshi
#4 2/06/2010 à 10:54
Citer:
Posté à l'origine par: Yoshi
Mais par contre je ne vois pas le lien directe entre "lutter contre l'hépatite", et "ouvrir des salles de consommation de drogue", on donne déjà des seringues dans certains centre, qui sont aussi en vente en pharmacie, il faudrait en plus qu'on leur fille une salle, et pourquoi pas aussi financer une partie de la drogue ? aie


Bha si ya un lien direct, 70% des contaminés de l'hépatite C sont des usagers de drogues.
C'est pas une question de financer, c'est une question d'encadrer sanitairement quoi ...


En complément :

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Posté à l'origine par: Act-up Paris
Les enjeux de la réduction des risques et de l’auto-support chez les usagErEs de drogues

Rappel historique

En France, les premiers programmes de réduction des risques (échange de seringues, accueil bas seuil, substitution, etc.) ont été mis en place tardivement, alors qu’ils ont par la suite prouvé leur efficacité face au VIH. Dès qu’on a donné aux usagErEs de drogues les moyens de se protéger, ils et elles les ont utilisés, luttant contre l’épidémie et prouvant leur sens des responsabilités. La transmission du VIH par injection ne représente que 2 % des nouvelles contamination au virus du sida, et ce taux est stable depuis la fin des années 90. Malgré le succès incontestable de ces dispositifs, la réduction des risques est insuffisante en France. Un tiers des départements dispose d’une seule structure de RDR, 13 d’entre eux n’ont aucune structure recensée. Enfin, plus de 40 villes de 40 000-70000 habitants n’ont aucun dispositif de réduction des risques.

De nouveaux enjeux face au VHC

Des risques différents du virus du sida Si un quart des hépatites C actuelles est due aux transfusions de produits sanguins réalisées avant 1992, 70% des nouveaux cas annuels sont liés à l’usage de drogues, principalement par voie intraveineuse. On soupçonne aussi le partage de pailles et de pipes à crack d’être à l’origine de contaminations. Près de 60 % des usagErEs de drogues et 28% des usagers de moins de 30 ans sont infectéEs [5]. Le virus de l’hépatite C est dix fois plus contaminant, et beaucoup plus résistant que le VIH (une seringue utilisée par une personne infectée reste contaminante 3 semaines, contrairement au VIH qui ne résiste pas à l’air libre). Les statistiques montrent que la probabilité de transmission du VHC est de 150 à 800 fois supérieure à celle du VIH lors du partage d’une seringue contaminée. Les mesures mises en place pour endiguer l’épidémie de sida chez les usagers de drogues se montrent insuffisantes pour contrôler celle de l’hépatite C. Le message « une seringue = un shoot » qui a marché pour le VIH ne suffit plus. Pour se protéger efficacement du VHC, il faut non seulement une nouvelle seringue à chaque shoot, mais aussi renouveler tous le petit matériel (eau stérile, filtre, cuillère...) lui aussi potentiellement contaminant lors de la préparation et du partage.

Des salles de consommation Et encore faut-il se shooter dans des bonnes conditions, et sûrement pas dans la précarité de la rue, qui rajoute des situations d’urgence et de prise de risques. C’est pour cela qu’il faut apprendre aux usagers à s’injecter et mettre à dispositifion des usagErEs précaires des endroits pour le faire proprement. L’installation d’un modèle de salle de consommation lors de la journée mondiale Hépatites le 19 mai 2009, destinée à exposer un des outils de réduction des risques qui pourrait répondre à ces enjeux a fait bouger quelques politiques et médias, mais aujourd’hui, à la veille de la prochaine journée contre les hépatites, il n’y a toujours rien de concret.

Des campagnes d’information De plus, il y a une inconscience de la prise de risque par les usagers de drogues. Ainsi 35 % n’ont pas conscience des risques de transmission du VHC liés au partage du petit matériel. Sans compter les idées fausses qui circulent entre consommateurs sur les risques et les moyens de les éviter (par exemple chauffer le mélange détruit les virus et les bactéries, etc.). Il y a une information d’ampleur à faire passer aux usagers de drogues, qui pourrait se faire par des grandes campagnes de communication grand public.

Aucune réduction des risques en prison ! Enfin, la population carcéral a une prévalence 6 fois supérieure à la population générale. L’usage de drogue et l’injection est présent en prison. Ainsi, selon une étude dans la région PACA en 1999 [6], 43% des usagers de drogues injecteurs actifs avant incarcération continuent à s’injecter en prison, 21% de ceux s’injectant en prison partagent leur matériel, 7% se sont initiés au shoot en prison. L’échange de matériel d’injection n’étant pas disponible en prison, les seringues s’echangent entre détenus, et la contamination par l’hépatite C, voire par le VIH avec.

Act Up-Paris exige :
- des campagnes d’information massive à destination des UD sur les dangers du VHC et ses modes de transmission ;
- la mise en place de programme d’échange de matériel de consommation : paille, pipe à crack, etc. partout ou il y en a pas (13 départements)
- la mise en place immédiate de programmes d’échanges de seringues et de RDR en prison ;
- l’accélération de l’installation de salles de consommation de drogues à moindre risques.
Dernière mise à jour le 2/06/2010 à 10:59 par mastermasque.
#5 10/06/2010 à 0:58
Salle de consommation de drogue? C'est une plaisanterie, rassurez-moi?
Et des salles d'encadrement de mutilations, pour "se faire bien mal en toute hygiène et en toute sécurité" aussi?
Act'Up ne se rachètera jamais. :/
#6 10/06/2010 à 1:00
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Posté à l'origine par: mastermasque

Bha si ya un lien direct, 70% des contaminés de l'hépatite C sont des usagers de drogues.
C'est pas une question de financer, c'est une question d'encadrer sanitairement quoi ...

Mais pourquoi on encadrerait sanitaire ment une pratique illégale qui finance de surcroit la mafia o__O ?


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Posté à l'origine par: platonov

Salle de consommation de drogue? C'est une plaisanterie, rassurez-moi?
Et des salles d'encadrement de mutilations, pour "se faire bien mal en toute hygiène et en toute sécurité" aussi?
Act'Up ne se rachètera jamais. :/


+1
Yoshi
#7 10/06/2010 à 12:17
Hum justement, si on encadre la consommation de drogue, ça veut dire qu'on encadre aussi la provenance. ça existe déjà plus ou moins en France, en pharmacie.

La comparaison n'est pas terrible je trouve, je rappellerai simplement que la drogue est un médicament, et encore, c'est beaucoup moins utilisé que le doliprane. Donc certaines personnes peuvent être invitées à en consommer, aujourd'hui à la place on vous file des cachets sans jamais vous dire ce qu'il y a dedans, mais vous consommez bien des dérivés de drogues qui sont parfois plus dangereux pour le corps que de fumer un pétard.

Et puis petit rappel-provocation : les étudiants en médecine de France sont ceux qui se droguent le plus, toutes filières confondues.
Dernière mise à jour le 10/06/2010 à 12:19 par mastermasque.
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